Adresses et déplacements de Beaumarchais

Voyages

juillet 1781-mi-août 1781, voyage à Rochefort, pour « voir partir la frégate pour l’Amérique ». Retour prévu pour la mi-août comme nous l’apprend une lettre de Ruault à Decroix, 14 juillet 1781, collection particulière. Il fait étape à La Rochelle, y tombe malade, mais revient tout de même à Paris comme prévu. Beaumarchais à Jean Georges Schertz, 3 août 1781, BHVP, Ms 1313, f. 83 et Beaumarchais à Francy, 9 août 1781, J. Marsan, Beaumarchais et les affaires d’Amérique. Lettres inédites, Paris, Honoré Champion, 1919, p. 20-22

Automne 1781, il « retarde un voyage d’Allemagne indispensable pour achever l’affaire de ce triste vaisseau ». Beaumarchais à M. De La Porte, intendant de la marine, 19 octobre 1781, AF.

Entre fin octobre et mi-décembre 1781, départ pour Kehl imminent. Blin de Saint-More à Beaumarchais, 26 octobre 1781, E. Lintilhac, Beaumarchais et ses œuvres. Précis de sa vie et histoire de son esprit, Paris, Hachette, 1887, reprint Genève, Slatkine, 1970, p. 372, et Decroix à Ruault, 8 novembre 1781, BnF, NAF 13139, f. 228-229.

13 décembre 1781, il écrit à Le Tellier : « Je suis bien malheureux de n’avoir encore pu abandonner la poursuite d’objets majeurs, pour faire ma course a Strasbourg : Mais je vais la faire au plutôt ». Beaumarchais à Le Tellier, 13 décembre 1781, IMV, AB III, f. 63 et BHVP, Ms 1312, f. 270-271, CE, p. 681. Ruault confirme à propos des manuscrits : « Il doit porter tout cela lui même lors de son voïage qui enfin va avoir lieu ». Ruault à d’Epigné, 13 décembre 1781, BHVP, Ms 1312, f. 271.

Début janvier 1782, Decroix note : « Mais le retard du voyage de M. de B[eaumarchais] recule apparemment la publication de ce prospectus ». Decroix à Ruault, 4 janvier 1782, BnF, NAF 13139, f. 230-231.

Début février 1782, le voyage est toujours imminent : « Je suis absolument sur mon depart. Encor une lettre de Rochefort et je ferme cette boutique ». Beaumarchais à Le Tellier, 7 février 1782, BHVP, Ms 1312, f. 272-273, CE, p. 685. Nouveau retard, fin février et fin mars : « J’espère que le voyage à Kell aura lieu quoi que vous ne m’en disiez plus rien » ; Decroix à Ruault, 23 fevrier 1782, BnF Fr. 12937, f. 543-546. « Le patron n’est pas encore parti, car vous n’en dites rien ». Decroix à Ruault, 23 mars 1782, BnF, NAF 13139, f. 236.

En mai 1782, Francy, l’agent de Beaumarchais chargé des affaires d’Amérique, annonce à un courtier de Bayonne que « M. de Beaumarchais part sous deux à trois jours p[ou]r l’Allemagne ». Francy à Alexandre, 18 mai 1782, BHVP, Ms 1313, f. 118. Le 26 il était pourtant encore à Paris pour une lecture du Mariage chez le comte du Nord, voir les lettres de et à Grimm. Beaumarchais explique à Le Tellier : « Mais, forcé que je suis d’etre a faire la guerre a l’oeil, et le commerce maritime, en un tems aussi difficile ; Pendant que je perds les mois et les semaines, pour n’etre pas tout a fait ruiné de ce coté ». Beaumarchais à Le Tellier, 10 juin 1782 IMV, AB III, f. 64.

En août 1782, il doit se rendre à nouveau à Bordeaux, où il reste six mois et tombe malade. Lettre de Beaumarchais du 6 août 1782, BHVP, Ms 1313, f. 147 et à Farquharson, 14 janvier 1783, BHVP, Ms 1312, f. 276. Entretemps, Panckoucke, mal informé, croit que Beaumarchais est à Kehl. Voir Decroix à Ruault, 5 juin et 16 octobre 1782, BnF, NAF 13139, f. 241-242 et f. 249. 

Janvier 1783 Decroix s’impatiente de cette longue absence : « M. de Beaumarchais est surement de retour de Bordeaux et s’occupe de l’entreprise littéraire et typographique de Kell. Apprenez moi enfin quelque chose qui me console des dernieres nouvelles que vous m’en avez données ». Decroix à Ruault, 9 janvier 1783, ibid., f. 253-254. Il est persuadé que cette fois, il pourra se rendre à Kehl. Decroix à Ruault, 6 février 1783, ibid., f. 255-256.

En avril 1783, malgré ses démarches, il doit se résoudre à demander secours au secrétaire d’État aux Affaires Étrangères, son ami Vergennes, à qui il écrit : "Le chagrin de me voir enfin aux abois, sans avoir rien pu finir encore sur mes tristes réclamations, et mes echéances arrivées, m’ont oté le repos. Puis au dernier moment, voila la fievre qui couronne l’oeuvre, et Je dois payer samedi une somme que Je n’ai point, ni ne puis faire d’ici la. M. D’Ormesson, plein de bonne volonté, veut pourtant avoir votre attache pour venir a mon secours, et dans le moment ou j’ai le plus grand besoin d’aller vous demander cette justice comme une grace spéciale, je suis cloué a mon grabat. Vous ne voulez pas que Je périsse. Je demande une légère partie d’un grand tout que vous me feriez payer, si des lenteurs forçées n’avaient pas retardé ma liquidation rigoureuse jusqu’a aujourd’hui". Beaumarchais à Vergennes, 17 avril 1783, BnF, 4°Z 580, publiée par Julian Marshall, « Une lettre inédite de Beaumarchais », Annales Littéraires des Bibliophiles Contemporains, 1890, p. 114-119.

La veille 16 avril 1783, son ami Anne d’Ormesson, un riche financier, président à mortier, avait écrit au ministre des Finances pour intercéder en sa faveur : le Trésor Royal lui doit quatre millions de livres ; il demande une avance de trois cents mille livres. Anne d’Ormesson au Ministre des Finances, [16 avril 1783], J. Vercruysse, « Lettres inédites de Beaumarchais », Revue des Sciences Humaines, XXXIV (avril-juin 1969), p. 216-218.

En juillet 1783, attendant le résultat de cette démarche, Beaumarchais se rend à Nantes, où il tombe à nouveau malade et en revient en septembre. Lettres d’affaires de Beaumarchais des 19 juillet, 30 août, 2 et 12 septembre 1783, BHVP, Ms 1313, f. 238 et f. 247-249.

Une année se passe encore à attendre à Paris la réunion de la commission qui doit décider du règlement de sa créance, comme il l’explique à Le Tellier : « Et si une affaire immense d’indemnités sur le roi, livrée à des commissaires, et qui forcent ma présence à Paris depuis cinq mois, ne m’enchainait ici [...] ». Beaumarchais à Le Tellier, 18 avril 1784, BHVP, Ms 1312, f. 288-289, CE, p. 813.

 


Dernière mise à jour le lundi 24 octobre 2022 (11:05) par  Linda Gil

                                               

Responsable du projet : Linda Gil, Maître de conférences en histoire du livre et des idées à l'âge classique.
Université Paul-Valéry Montpellier 3, Institut de recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les Lumières
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